Mon physique? Et bien, je puis au moins vous dire que je suis homme de grande, voir de très grande taille selon les standards. Jugez-en par vous-même si vous le désirez: Deux mètres dix-neuf, pour une masse de avoisinant les 124 kilos. Alors, non, je ne suis pas gros, le penser serait stupide. Vérifiez un peu ce qui se peut être vu avant de juger. Du muscle, de de la peau et des os, voilà ce qui compose cette masse, la graisse, j'ai tendance à la chercher plus qu'à la posséder. A cela s'ajoute, bien que l'on puisse en douter, un esprit, une cervelle si vous préférez, en état de marche et qui pense à la fois, de mon point de vue, vite et bien.

Puisque l'on parle de peau, il est aisé de remarquer, sur ma peau que le soleil a tanné et halée, des zones plus claires. Autant de marques d'un passé dont je ne parles pas forcément, il faudra peut être demander, et rien ne dit que je vous réponde à ce sujet.

J'ai une fine moustache, et autant de cheveux qu'il n'est de plante en un désert. Mes yeux, cachés la plupart du temps derrière des lunettes de soleil, étaient jadis sombres, aujourd'hui, une pellicule plus claire couvre ces ténèbres, et diminuent grandement ma vue.

D'un point de vue vestimentaires, il n'est pas rare pour moi de porter des tenues typées militaires, dont je possède plusieurs exemplaires, tous semblables. Confectionnés sur mesures, ils sont larges et à ma taille. A cela s'ajoutent des rangers militaires, et le plus souvent, des t-shirt sombres, tout au moins dans le privé ou la nuit.

Le jour, je porte des chaussures de ville, une chemise claire et... Un tablier. Il le faut, l'image du pub qui est le mien en dépend. Je reconnais un petit coté maniaque quant à l'entretien, tant de mes tenues, que des lieux ou je me trouve.

Sachez-le, je suis pratiquement aveugle, pourtant, les années m'ont offert un don que l'on oublie souvent, grâce à notre corps qui s'adapte à tout, ou presque: Mes autres sens ont pris le relais de celui qui fait pour ainsi dire, défaut. Il faut un réel sens de l'observation et me prendre dans une situation non usuelle pour avoir une chance de réaliser mon handicap.

Ma taille immense, et ma musculature solide peuvent à laisser penser que j'utilise la force plus que la raison de façon usuelle. Cette impression que je laisse de prime abord, est pourtant erronée. Derrières mes allures d'ours, je cache, à mon grand regret, une âme sensible.

Je suis prompt à venir en aide envers ceux et celles qui en ont besoin, que je  les connaisse, ou non. Pour autant, je ferais malgré tout au mieux pour cacher ce fait.

Je suis homme calme, très calme, trop calme parfois. Le passé m'a enseigné que ce n'est qu'en gardant son calme en toute circonstance que l'on peut espérer sortir des pis situations. Pour autant, ne songez pas que je ne m'emporte jamais. Cela arrive, et lorsque cela se produit, il vaut mieux éviter de croiser mon chemin, ou d'être la source de ma ire.

A mon grand regret, je cache, tant bien que mal, un coté très réservé. Je dois me faire violence lorsqu'une dame m'approche de trop près, ou qu'un être plus fragile se trouve non loin. Oh, non non, pas que je les craigne, mais que je craigne, par un geste mal coordonné, de causer du tord involontairement. Je ne souhaite pas l'avouer, mais une part de moi est rentée douce et tendre... Alors que j'ai prélevé bien des vies... C'est, je le reconnais, ce qui me fait agir lorsque je sais qu'un être fragile est en danger, qu'importe le risque encouru.

J'ai également, une crainte des petits animaux, tels les chats. A première vue, il pourrait s'agir d'une phobie, mais ceux et celles qui me connaissent réellement, et dieu sait qu'ils sont rares, mais la crainte, maladive, de leur faire mal. Voyez la taille de mes mains, imaginez un malheureux matou dedans... Un homme est une chose, servir un bon café ou utiliser une tasse que je connais, aussi, mais un pauvre animal...

Mon passé... Voilà bien chose dont je n'aime pas parler. Non que j'en ai honte, après tout, il fait partie de moi, explique mon présent, et sera fondement de mon futur. Cependant, je juge qu'il manque, tout simplement, d'intérêt réel.

Mon histoire débute il y a moins de quarante année de cela, loin de la Belgique, loin de l'Europe même, là ou les seules façons de survivre consistaient à voler ou... La loi du plus fort... La guerre... Je n'avais pas dix ans lorsque j'ai appris le 'métier' de la guerre. Orphelin, je représentais, comme tant d'autres, une paire de bras supplémentaires pour porter les armes. Durant bien des années, j'ai appris à tirer, à mener des actions de guérilla, l'art et la manière de piéger divers endroits pour un maximum d'effet et avec les moyens du bord... Et force est de constater que j'ai appris vite, bien... Et suis rapidement devenu l'un des meilleurs, sinon le meilleur dans le domaine.

Lorsqu'une guerre se terminait, je me déplaçais vers un autre champs de bataille, cela dura longtemps... Jusqu'à ce que l'on nous 'loue' en Belgique. Nombreux sont ceux qui n'ont jamais vu la fin de la bataille. Se battre comme des humains est une chose, contre des hybrides une toute autre. Je savais également que ce serait probablement ma dernière guerre, non seulement j'avais de quoi très bien vivre jusqu'à la fin de ma vie, mais mon corps commençait à montrer des signes de faiblesse.. Ma vue, principalement, avait été touchée durement par l'explosion de plusieurs grenades aveuglantes.

Lorsque la guerre s'est terminée, j'ai fini par m'installer. J'ai acheté une vieille bâtisse, que j'ai remise à neuf. J'en ai ait un pub. Oh, je sais, il y en a de nombreux à travers le monde, mais ceux qui traitent humains et hybrides avec équité et les servent équitablement ne sont pas légion. Oui, d'une certaine façon, je me suis retiré du business, et pourtant... Pas réellement. Lorsque la nuit est tombée, que le pub est fermé, je me promène... Si l'on peut dire cela ainsi, je me promène à pied, ou dans mon vieux véhicule. Ce que je cherche? Les injustices... Il ne sera pas dit que je restais terré comme un lièvre apeuré alors même que je pouvais agir pour sauver des vies.